Voilà, vous vous êtes décidés sur le reptile ou l’invertébré que vous voulez élever. Vous avez réussi à convaincre vos parents ou votre conjoint(e) de l’intérêt de votre futur protégé. Mais si vous avez passé ce cap, il faut maintenant lui trouver l’environnement qui lui convient le mieux afin qu’il vive dans des conditions maximales.
Nous allons vous décrire quelques terrariums qui conviennent pour les animaux les plus courants ainsi que les différents systèmes de chauffage.
Attention, ne confondez pas Aquarium et Terrarium. On serait tenté de faire l’amalgame et de mettre son serpent dans un aquarium. Que nenni ! L’utilisation est différente, le terrarium permet de mieux gérer les différences thermiques (quand vous retirez le couvercle de l’aquarium, tout l’air chaud s’en va) et aussi d’appréhender son animal avec plus de facilité.
Il est possible d’aménager un aquarium en terrarium (et uniquement dans le cadre d’élevage de lézards de type désertique) mais les soucis majeurs seront les aérations et la gestion de la chaleur. Si vous débutez, ne possédez pas beaucoup de moyens, c’est jouable mais dès que vous en aurez l’occasion, changez pour un vrai terrarium conçu pour vos protégés.
La taille et la forme du terrarium s’adapteront aux besoins et taille des animaux élevés. Il est conseillé en général que le terrarium possède 2 aérations, la première, en bas sur le devant et la seconde, au fond sur le toit (voir croquis suivant), ainsi qu’une (ou deux) porte(s) coulissante(s).
Les terrariums des mygales sont souvent avec une porte de type guillotine pour des raison de sécurité. Elles sont capables d’ouvrir une porte coulissante en passant une chélicère entre celle-ci et la paroi fixe et s’en servir comme un levier.
On trouve maintenant sur le marché de nombreux terrariums avec des portes vitrées avec serrure incorporée. Je trouve qu’elles ont parfois le défaut de laisser un espace quand elles sont ouvertes entre la paroi fixe et la fixation de la porte, en cas de stress/panique l’animal peut y passer ou se coincer une patte ou la queue.
Exemple de terrarium type :
Terrarium à guillotine idéal pour les mygales :
Pour les phasmes, un aquarium bricolé (avec du grillage comme couvercle) peut faire l’affaire ou un terrarium de type vertical pour espèces arboricoles (plus haut que long).
Pour les amphibiens (grenouilles, tritons, etc…), vous avez le choix entre :
– l’aquarium pour les Xénopes, Typhlo, Axolotl,
– et l’aqua-terrarium pour les Bombina, Pleurodéles, Dendrobates, etc…
Il est composé d’une partie aquatique et d’une zone sèche ou marécageuse. La séparation centrale doit être placée selon les besoins spécifiques à votre amphibien, on n’est pas obligé de faire un bac 50/50 eau/substrat, on répartit +/- selon.
Il faut inclure un système de filtration aux 2 modèles, soit externe, soit interne.
L’externe est de type pompe EHEIM ou SACEM avec 2 tuyaux, un d’arrivée et un de sortie d’eau. L’interne est un petit filtre que l’on immerge totalement (EHEIM ou FLUVAL par exemple). L’un comme l’autre permettent de créer une fontaine dans votre aquarium qui sera du plus bel effet et recréera un peu plus le milieu naturel.
La puissance du filtre sera proportionnelle au volume de l’aquarium, le nombre et la taille des occupants. En général, 2/3 fois le volume par heure est suffisant avec un remplacement d’eau toutes les semaines par exemple (20%). Il faut par contre éviter de créer un trop fort courant qui pourrait perturber les animaux. Vous pouvez « obstruer » l’orifice de la sortie avec une roche ou une racine afin de « casser » la force du courant.
Pour le chauffage, vous pouvez utiliser dans ces 2 cas précis une résistance thermoplongeur (résistance + thermostat) que vous immergez en totalité dans le récipient. Il devra correspondre lui-aussi au volume de l’aquarium, 50 Watts seront amplement suffisants pour 50 Litres d’eau à chauffer. Certaines pompes externes ont un chauffage intégré ce qui est très pratique car il n’y a rien à placer dans ce cas dans l’aquarium
Un des désagrément de l’aqua-terrarium est le problème de l’évaporation. En effet, de la buée se déposera sur les vitres et vous empêchera d’observer vos petits compagnons. On peut pallier à ce soucis en plaçant de bonne aérations sur le toit, mais pas trop importantes car un bon courant d’air peut être fatal pour certains.
Pour le chauffage des terrariums, on utilise souvent :
– Des plaques ou fils chauffants, | |
– Des spots (d’élevage de poussin type infrarouge ou spécial reptiles). |
Dans les 2 cas, la source de chaleur doit se trouver uniquement dans un seul coin du terrarium, afin de permettre aux reptiles de choisir leur température, ce qui s’appelle la thermorégulation.
Il est essentiel de coupler votre systèmes de chauffage avec un thermostat (LUCKY REPTILES, ZOOMED,…). Certains thermostats permettent même, lorsqu’ils sont programmés, d’abaisser automatiquement la température nocturne de quelques degrés afin de recréer encore mieux les conditions de vie naturelles de votre reptile. Ils permettent aussi parfois de programmer vos cycles d’éclairage.
Le fil ou la plaque chauffante peuvent être placés sous le terrarium mais en prenant garde à ne pas casser le fond à cause de l’effort thermique !
Pour le spot suspendu, il est conseillé de l’entourer de grillage afin d’éviter aux animaux de s’y suspendre et de s’y brûler. Ou mieux, de le placer sur la grille d’aération du plafond du terrarium quand c’est possible.
Pour l’éclairage, on placera le néon, ampoule ou spot de type U.V. à l’intérieur du terrarium de préférence car il faut garder à l’esprit que le verre filtre la quasi totalité des UV. Le grillage filtre aussi mais selon le diamètre des trous, une partie passera quand même. Un UV-mètre permet de contrôler le niveau d’UV émis surtout qu’au fil du temps, ceux-ci diminuent drastiquement.
Attention à bien adapter aussi selon les besoins métaboliques de votre protégé les UV nécessaires. Une espèce désertique nécessitera un ensoleillement chargé en UV plus important qu’un animal vivant tapis sur le sol de la forêt tropicale humide.
Vos animaux ont besoin de s’hydrater quelque soit leurs milieux de vie, forêt tropicale ou désert. Une gamelle avec de l’eau non chlorée, à température ambiante, changée dès qu’elle est souillée (ou tous les 2 jours), est suffisante en général.
Faites attention à bien adapter la taille du récipient au besoin de votre protégé, à sa taille et à ses particularités physiques. L’animal doit pouvoir s’extirper facilement en cas de chute accidentelle dans le bol, sans risque de noyade. Tous ne savent pas nager…
Besoins spécifiques d’hydratation :
Pour muer :
– Pour les serpents en période de mue, un récipient d’eau suffisamment grand pour que l’ophidien puisse s’immerger en totalité et faciliter sa mue.
– Pour les lézards désertiques comme le gecko léopard, on utilise une « boite à mue », simple récipient fermé rempli de sphaigne humide avec une petite entrée sur le côté.
Pour boire :
– Les caméléons consomment les gouttes d’eau déposées sur les feuilles, un système de brumisation ou goutte à goutte est indispensable. Éviter les cascades trop difficiles à entretenir et porteuses de germes dans ce cadre d’utilisation.
Pour recréer des conditions de vie spécifiques :
– un système de brumisation pour certains amphibiens comme les Dendrobates qui vivent en forêts tropicales humides,
– et pour beaucoup d’autres grenouilles, la saison des pluies (l’augmentation des cycles de brumisation) rythmera la période de reproduction.
Vous trouverez dans le commerce spécialisé un large choix de bols et bassines.
Gardez seulement à l’esprit la facilité d’entretien (d’hygiène) de celle-ci.
Pour contrôler l’humidité dans le terrarium, on utilise un hygromètre digital ou à aiguille.
Un brumisateur à main peut faire l’affaire dans la cadre d’une petite installation.
Pour les espèces tropicales humides avec de gros besoins, on peut utiliser un » fogger « , ou mieux, un brumisateur à haute pression (qui pourra même asperger plusieurs terrariums).
Vous pourrez y ajouter un hygrostat qui régulera votre installation selon des paramètres précis préalablement choisis.
Les substrats sont répartis en 2 familles, ceux que l’on utilise en milieux humides et ceux en milieux secs.
Pour les terrariums de type tropical humide on pourra utiliser :
Substrat type « humus », brique de fibre de coco, brique de copeaux de coco et sphaigne.
et les classiques copeaux de pin.
Pour les terrariums désertiques ou secs :
Les copeaux de hêtre sont souvent utilisés en milieu sec uniquement. Ils pourrissent s’ils prennent l’eau, ce qui arrive parfois quand votre animal renverse sa gamelle d’eau.
Les sables spécialisés pour la terrariophilie sont proposés de diverses couleurs, il en existe même en noir. Attention, évitez d’utiliser les sables dédiés à l’aquariophilie car ils peuvent poser des problèmes lors de leur ingestion (occlusion intestinale).
Ce dernier à base d’argile est modelable, vous pouvez le sculpter quand il est humide et en séchant, il permet de créer ainsi des terriers ou autres formes naturelles et originales.
Certains sables peuvent apporter du calcium en complément ( lors de leur ingestion par vos protégés).
On utilisera une pelle-tamis pour l’entretien journalier de ceux-ci. On peut ainsi retirer uniquement les déchets et les excréments.
Il est très important pour les reptiles de leur offrir 2 cachettes au minimum, une placée au coin froid du terrarium, l’autre au coin chaud. Celles-ci leur permettront quelque soit leur besoin en chaleur et/ou d’intimité de les respecter.
Les plaques/tunnels en liège, demi-noix de coco et grottes en résine offrent l’avantage d’être utilisables dans tous les types de milieux de vie car ils ne craignent ni l’humidité ni la chaleur.
Plantes artificielles ou naturelles, lianes,…
Les plantes artificielles facilitent le nettoyage et la désinfection du décor, certaines sont de plus en plus réalistes.